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© Stéphane Compoint
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Arras : Il en aura fallu, de l’obstination, aux bâtisseurs successifs du beffroi d’Arras. Les premiers désirent dresser une fière tour de guet, au XVe siècle: Arras est alors cité drapière, libre, indépendante du pouvoir suzerain. Jalousée. Les maîtres de la ville sont élus. La commande des échevins mettra plus d’une vie d’homme à toucher le ciel artésien. Entamés en 1463, les travaux sont interrompus cinq ans après, puis pendant les guerres de succession de Charles le Téméraire. On n’a construit que 35 m, en lourde pierre, style « gothisant », sous la conduite de quatre maîtres maçons. Les quarante autres mètres sont grignotés par étapes, couronnés le 2 juillet 1554. Le maître maçon local Jacques Le Caron s’y emploie. Le carillon chantant la liberté et le plat pays est installé en 1694. Premier avatar pour le beffroi : 1789. Les révolutionnaires assimilent la couronne à un emblème séditieux: le maire la sauve en la masquant d’une calotte de plomb. Ennui suivant: 1832. Faute d’entretien, la partie haute du beffroi menace ruine. L’architecte Trexler entre en oeuvre. Re-inauguration le 1er mai 1844. Le 21 octobre 1914, écroulement du beffroi sous les obus allemands. L’architecte Pierre Paquet dirige la reconstruction entre 1924 et 1934, privilégiant le béton armé sans exclure la pierre. Janvier 2005 sonnera la délivrance de la gangue noirâtre qui rongeait ce monument historique. Le beffroi d’Arras a retrouvé sa superbe.
Hauteur : 75,36 mètres. Achevé en 1554 ; rebâti en 1844, écroulé en 1914, reconstruit à l’identique en 1932.
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