|
|
|
© Stéphane Compoint
|
Mémorial du Mur de Berlin et Chapelle de la Réconciliation. Dans le quartier de la Bernauer Strasse, la fermeture brutale, le 13 août 1961, de la frontière entre les secteurs d’occupation provoqua des conséquences particulièrement dramatiques pour les habitants. Ces derniers se sont virent refuser l’accès à leur proche voisinage du jour au lendemain. Familles, amis et voisins furent séparés. Soudain, la maison d’en face faisait partie d’un autre système politique. C’est ainsi que les habitants de la Bernauer Strasse sont devenus malgré eux témoins et acteurs de l’histoire d’après-guerre à Berlin. Gagnés par la panique et le désespoir, certains n’hésitèrent pas à sauter de leurs fenêtres pour essayer de gagner Berlin Ouest et payèrent ce geste de leur vie. Certaines tentatives de fuite des riverains de la Bernauer Straße réussirent, sous les objectifs et caméras des médias du monde entier. La violente séparation de la Bernauer Straße a laissé derrière elle de profondes cicatrices, encore visibles aujourd’hui. L’ancien No Man’s Land n’a toujours pas complètement disparu. Une portion du dispositif de démarcation a été conservée, qui donne une idée précise de l’ampleur et de la largeur du dispositif. C’est sur ce site que se dresse le Mémorial du Mur de Berlin (érigé à l’initiative de la RFA en 1998) qui comprend un tronçon du dispositif frontalier long de 60 mètres, conservé dans sa configuration originelle, mais avec une interprétation artistique (conçu et réalisé par le cabinet d’architectes de Stuttgart Kohlhoff & Kohlhoff). Avec le centre de documentation du mur de Berlin (en arrière plan, photos 103 et 104), la «Kapelle der Versöhnung» (Chapelle de la Réconciliation, photos 107 à 109) et les segments de mur conservés sur le cimetière Sophien-Friedhof (photo 105), le mémorial du mur de Berlin constitue un ensemble de témoignages historiques transformé en un vaste lieu de mémoire. Le tracé de l’ex-frontière avec Berlin-Ouest passait à quelques mètres seulement de l’entrée de l’ancienne chapelle. Après la construction du mur, cette église en briques de 1894 se retrouva perdue et inaccessible au milieu du No Man’s Land. En 1985, le gouvernement est-allemand décida la destruction de l’édifice. Après la chute du mur, l’emplacement fut restitué à la paroisse avec l’obligation d’y ériger un nouveau lieu de culte. Une nouvelle chapelle fut bâtie et inaugurée le 9 novembre 2000, onzième jour anniversaire de la chute du mur. Dans la nouvelle chapelle, des offices sont célébrés régulièrement à la mémoire des victimes du mur de Berlin.
|
|
|
|